• Parcours de la reconnaisance -P Ricoeur

    Parcours de la reconnaissance.
      
    A partir d'une étude lexicale le parcours va de la reconnaissance-identification (se reconnaitre après une longue séparation) à la reconnaissance-gratitude.
      
    Parcours de la reconnaissance est le titre du livre de Paul RICOEUR né en 1913 et mort en 2005.
    Il rassemble trois études, trois conférences . Le livre (Folio essais) se subdivise donc en trois grandes parties:
     
    1 - La reconnaissance comme identification
    2 - Se reconnaitre soi-même
    3 - La reconnaissance mutuelle
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    1 * L'identité est confrontée dialectiquement à l'altérité.
    La question de l'identité a ainsi un double versant , privé et public. Une histoire de vie se mêle à celle des autres.
    Idée de la dette : Importance in fine de la reconnaissance-gratitude contre la méconnaissance.
     
    2 * Dans la partie portant sur l'auto-reconnaisance il développe un chapitre intitulé "Une phénoménologie de l'homme capable" ou il distingue :
    - Pouvoir dire
    - Je peux faire
    - Pouvoir raconter et se raconter
    - L'imputabilité (question de la responsabilité et de la sanction)
    L'analyse des capacités est un enrichissement de la théorie de la reconnaissance.
    Mais il faut ajouter "la mémoire et la promesse" (ci-dessous)
     
    3 * Dans la partie portant sur la reconnaissance mutuelle on trouve notamment un chapitre sur :
    - De la dyssimétrie à la réciprocité
    - La lutte pour la reconnaissance et les états de paix 
    Ricoeur prend acte ici du couplage effectué par Axel Honneth entre Hegel et G H Mead.
    Il évoque le travail d'Axel Honneth sans le reprendre sur les formes du mépris allant du déni de reconnaissance aux formes graves de dépréciation : avilissement de l'autre. Il passe moins rapidement sur le travail de Charles Taylor sur le mépris des minorités.
    L'honneur (reconnaissance hiérarchisée) est remplacée par l'estime et la dignité (reconnaissance égalitaire)
     
    Triade de Mauss sur la vertu du "potlach" (échange du don) : donner, recevoir, rendre.
    Quelque commentaires du livre de M R Anspach  "A charge de revanche. Figures élémentaires de la réciprocité"
    Réciprocité des cercles de la vengeance et réciprocité des cercles du don. Avec la proposition pour paser de l'un à l'autre : "Prendre les devants" : pas de dons possible sans prendre les devants.

    Une formule à retenir : "La réciprocité tourne au-dessus de nos têtes à la différence de la mutualité qui circule entre nous. La réciprocité circule à la façon d'un flux, il importe aux acteurs de ne pas interrompre ce flux mais de l'entretenir. C'est l'oeuvre de la confiance"(p 357 et 358)

    Hégel contre Hobbes
    Triade de Hobbes : Rivalité, Défiance, Gloire
    Triade de Hegel : Amour, Droit, Estime sociale

    Triade de type hégélienne : reconnaitre l'autre, être reconnu, amitié (la réciprocité est  contenu dans le troisième terme)
    Léojog
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    La mémoire et la promesse.


    « Elles s'inscrivent de façon originale dans le cycle des capacités de l'homme capable. »


    Addendum de relecture de « Parcours de la reconnaissance » de Paul RICOEUR


    Si on laisse de côté sa première étude, l'auteur distingue deux modalités : se reconnaître soi-même et la reconnaissance mutuelle. La première met en œuvre « l'homme capable » avec son pouvoir dire, son pouvoir faire, pouvoir raconter et se raconter, ainsi que l'imputabilité. Mais il faut ajouter et ne pas oublier « la mémoire et la promesse ». En effet, « pouvoir promettre présuppose pouvoir dire, pouvoir agir sur le monde, pouvoir raconter et former l'idée narrative d'une vie, enfin pouvoir s'imputer à soi-même l'origine de ses actes. »


    Citations


    « L'une se tourne vers le passé, l'autre vers l'avenir. Mais elles sont à penser ensemble dans le présent vif de la reconnaissance de soi, à la faveur de quelques traits qu'elles ont en commun. D'abord elles s'inscrivent de façon originale dans le cycle des capacités de l'homme capable.

    .../...

    Avec la mémoire, l'accent principal tombe sur la mêmeté, sans que la caractéristique de l'identité par l'ipséïté soit totalement absente ; avec la promesse, la prévalence de l'ipséïté est si massive que la promesse est volontiers évoquée comme paradigme de l'ipséïté.


    L'une et l'autre ont affaire à la menace d'un négatif constitutif de la teneur de sens : l'oubli pour la mémoire, la trahison pour la promesse.


    Leur contraire fait parti de leur sens : se souvenir, c'est ne pas oublier ; tenir sa promesse, c'est ne pas la trahir.

     

    Léo jog



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