• Rassurance

    Le besoin d'être assuré de l'amour de l'autre est généralement interprété comme un signe de manque de confiance en l'autre mais surtout de manque d'estime de soi. Je pense que je n'étais pas spécialement démuni mais que la situation elle-même, autrement dit le type de relation noué, a généré ce besoin.

    Le fait d'avoir vécu très longtemps dans les espaces de liberté de l'autre a créé une situation ou le défaut de présence était compensé par ses gestes et ses mots de réassurance. Comme j'obtenais satisfaction sur ce besoin la relation a perdurée longtemps. Elle savait me témoigner son amour. Elle était même très amoureuse . J'ai donc eu confiance même lorsque les visites se sont espacées (déjà en 2005 pendant son mal de dos puis après une phase de "retour amoureux" de nouveau en 2006).

    Cela n'a plus guère d'importance pour moi aujourd'hui si ce n'est que justement j'avais encore un besoin d'être rassuré de son amitié après la rupture. Et que cela n'a pas pu se réaliser, pas plus que le besoin de reconnaissance du passé d'ailleurs.

    Pour autant, je ne regrette rien. Je me suis pleinement engagé et la relation n'était pas vide mais pleine de sens, d'affection et d'amour. Toute chose, qui une fois la séparation des corps effectuée, pouvait permettre le passage à l'amitié.

    Léo Jog


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  • RECONNAISSANCE ET DEPENDANCE(S)


    Il est loisible à chacun de se créer des espaces de liberté dans un univers de contrainte. Mais une certaine dépendance subsiste pour chacun de nous et en chacun de nous. Il y a un mythe de l'autonomie totale . Michel Vallée écrit que « la dépendance est, objectivement un état d'être consubstantiel à l'existence. La non-dépendance absolue existe aussi peu que l'individuation accomplie ou la liberté totale ».

    Et plus loin (p346), il poursuit sur le lien entre reconnaissance et dépendance : « Les besoins de reconnaissance ressortent là comme des moteurs, des énergisant quotidiens, comme l'explique si bien Eric Berne, mais aussi et simultanément comme des déterminants premiers d'auto-mise en dépendance ». Dans la mesure ou un besoin de reconnaissance se cache en nous un élément de mise en dépendance y est actif. Nous nous libérons d'une dépendance pour en prendre une autre ensuite. Car, nous sommes aussi dépendant envers nos sentiments, ceux que nous portons à autrui. L'auteur précise, « nous tirons bénéfice de nos dépendances par exemple en nous sentant reconnus, aimés ».

    L'enjeu tient alors aux marges de manœuvre dont nous disposons. Sommes nous enserrés dans un complexe contraignant d'obligations ou disposons nous de temps libre et d'espace de retrait, en sachant que le retrait n'est pas synonyme de non-dépendance. Il y a même une illusion de la non-dépendance dans le retrait. Il nous revient d'inventer la relation à l'autre qui nous enrichie sans nous déposséder de nous même. Un équilibre se co-construit entre affirmation de soi et respect de l'autre (p353).

    Il faut apprendre "à distinguer ce qui vient authentiquement du coeur" de ce qui est manipulation. Car si la manipulation est inhérente à toute relation il est rare qu'elle soit toute la relation : il importe donc de voir la qualité du don et du partage . Ce juste regard donne confiance et ouvre sur des relations "gagnant/gagnant".

    Léo Jog

    In Psychanalyse, management & dépendances au sein des organisations. Ouvrage collectif sous la direction de Thibault De Swarte – L'Harmattan 2001 - Travaux de l'Institut Psychanalyse & Management (IPM) de Rennes

     


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  • Dynamique de la rencontre

    Il a fallu du temps et de l'insatisfaction pour que Tibou se rende disponible à la rencontre de l'été 1998. Moi j'ai juste été là au bon moment avec quelques qualités recherchées . Mais, selon ses propres propos (antérieurs à la rupture), c'est l'ennui et la solitude durant les années antérieures à ma rencontre qui ont créés la frustration et l'envie d'aller voir ailleurs.

    Je pense donc avoir grandement participé à son changement de vie, à son bonheur de 98 à fin 2006.

    Si elle n'a pas pu reconnaitre "sa dette" c'est, d'après une amie à elle, qu'elle était encore trop amoureuse de moi en 2007 et qu'elle voulait une rupture très radicale et non pas un compromis. Du coup, ma demande de reconnaissance heurtait de plein fouet son projet.

    La vie est parfois mal faite!

    Léo Jog

     

     


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  • Où le récit est une action.

    « Mon angoisse s'en va si ma fille me parle. Mais si c'est moi qui parle, mon angoisse part encore plus vite ». Cette phrase concentre dans "Les nourritures affectives" (p223) ce que Boris Cyrulnik a retenu de ses constats : « Le récit offrirait aux âgés ce que la fuite dans l'action offre aux adultes ». Le titre de ce billet est un sous-titre des Nourritures affectives.

    Rapporté à mon histoire :

    Début 1998 je partais courir 5 fois par semaine plus de 20 kms pour éponger la souffrance d'un amour impossible (j'étais tombé amoureux d'une femme mariée dont je connaissais plusieurs membres de sa famille. Je ne pouvais donc poursuivre).

    Dix ans plus tard, j'écris pour éponger ma peine car je ne saurais refaire ce que je faisais en 98. Je ne fais plus qu'épisodiquement des petits jogging à basse vitesse. Par contre je lis et j'écris beaucoup.

    Léo Jog

     


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  • Apprivoisement humain mutuel : nostalgie et mélancolie.

     

    Boris Cyrulnik explique longuement les raisons de la nostalgie qui surgit avec l'âge. Il ne s'agit donc pas d'un phénomène isolé propre à un individu plus « dérangé » que les autres. « La résurgence des images de bonheur s'accompagne souvent de regret » écrit l'auteur dans « Les nourritures affectives ». « Avec l'âge, les souvenirs de bonheur remonte le temps ».

    La nostalgie et la mélancolie forme l'arrière-plan affectif des pensées des personnes âgées.

    Je ne suis pas vieux. J'ai encore de belles années à vivre mais sans doute plus sur les bases d'une philosophie modeste du contentement que sur le sentiment d'avoir vécu un amour sublime. J'ai donc le sentiment de laisser derrière moi les plus belles années. D'autant que je menais plusieurs d'activités de front, dont la course à pied de compétition.

    Léo Jog

     


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